Haïti : L’unité et la cohésion nationale plus que jamais nécessaires pour vaincre le coronavirus

Port-au-Prince, 6 mai 2020.- Haïti est confrontée à la pandémie de coronavirus au même titre que la majorité des pays de la planète. Le COVID-19 a déjà infecté plus de 100 personnes, et est à l’origine de onze décès dans le pays. Ces chiffres risquent de fortement augmenter dans les prochains jours, à mesure que le virus se propage sur le territoire haïtien.

La famille des Nations Unies en Haïti s’associe à la douleur et la tristesse des proches des personnes décédées et du peuple haïtien dans son ensemble. Elle souhaite un prompt rétablissement à celles et ceux qui se battent pour leur vie. Nous saluons les mesures initiales prises par les autorités pour contenir la progression de l’épidémie et prendre en charge les personnes contaminées. Nous appelons également tout un chacun à observer de manière responsable les règles d’hygiène et de distanciation afin de ralentir la diffusion du virus, et invitons les Haïtien-ne-s à faire preuve de solidarité et de compassion envers ceux affectés par la maladie.

Surtout, nous appelons le peuple haïtien à garder son calme et à faire confiance aux personnels de santé qui, avec courage et abnégation, risquent leurs vies pour soigner les malades. Leur dévouement envers ceux qui souffrent les honore. Les cliniques, dispensaires, et hôpitaux dans lequels ils prodiguent les soins sont au cœur du dispositif de réponse. Ils doivent être soutenus, respectés et protégés par tous. 

Le COVID-19 ne cible pas de population ou de peuple en particulier. Le virus ne connait ni race, ni âge, ni origine sociale. Tout le monde peut être contaminé. Devant une telle menace, nous nous devons d’être solidaires. Notre réponse doit être collective. Voilà pourquoi les Nations Unies encouragent l’ensemble des institutions ainsi que les forces vives de la nation, partis politiques, organisations de la société civile, institutions de gouvernance locale, acteurs du secteur privé, et institutions religieuses, à s’engager de manière entière et constructive, pour le bien commun, afin de répondre à l’urgence sanitaire causée par le COVID-19.

Le système des Nations Unies en Haïti est résolument engagé, à travers un appui multiforme, aux côtés du gouvernement et des acteurs haïtiens dans leurs efforts pour gérer la pandémie. Notre message aux dirigeant-e-s est simple : la lutte contre cette pandémie est un effort collectif, qui requiert la participation de tous. Vous devez vous assurer de la confiance des citoyens et leur être redevable en servant leurs intérêts, en écoutant leurs préoccupations, et en assurant une gestion transparente et efficace des fonds mis à disposition par les partenaires nationaux et internationaux.

Nous appelons non seulement à lutter contre la pandémie de COVID-19, mais également à anticiper les impacts socio-économiques qui en découleront. Le dernier rapport de la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes sur les impacts économiques du COVID-19 indique que nous sommes à l’orée de la plus forte récession de l'histoire de la région. Il projette notamment une baisse de 3.1% du produit intérieur brut haïtien en 2020. De même, le Rapport mondial 2020 sur les crises alimentaires, récemment publié conjointement par le Global Network Against Food Crisis et le Food Security Information Network révèle qu'avant le début de la pandémie, 135 millions de personnes dans 55 pays connaissaient une insécurité alimentaire aiguë, et que 183 millions de personnes supplémentaires risquaient de basculer dans une situation de crise alimentaire si elles étaient confrontées à un choc additionnel. Le COVID-19 met en évidence de nouveaux risques et accentue ceux déjà présents dans les pays fragiles, dont Haïti fait partie.

Alors que la pandémie de COVID-19 appelle à des politiques de confinement, de quarantaine, et de réduction des mouvements de la population, la situation des personnes les plus vulnérables se détériore. Les femmes, les enfants, les personnes vivant avec un handicap, les personnes âgées, les migrants et les personnes à faibles revenus sont particulièrement touchés et requièrent l’attention urgente des institutions étatiques. De même, un grand nombre de détenus, actuellement incarcérés dans des prisons surpeuplées aux conditions sanitaires précaires, doivent être libérés dans le cadre de la loi, selon des critères précis. La crise que nous traversons appelle à la formulation d’une approche multisectorielle, cohérente et efficace, qui respecte les droits de la personne et comprend des mesures visant à atténuer les chocs économiques et sociaux qu’elle provoque.

Seules la décence et la tolérance des dirigeants et des citoyens de ce pays permettront de lutter efficacement contre le fléau du COVID-19. Ce n’est qu’unis que nous le vaincrons !

Nasyon Zini ann Ayiti ap di tout moun « Prekosyon pa kapon se mèt kò ki veye kò. Lè bab kanmarad ou pran dife, ou mete pa w alatranp. Pou nou pa di si n te konnen. Paske si n te konnen toujou dèyè.

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