Ce récit est tiré de la série “Visages du Relèvement” racontant comment les haïtiens, l’ONU et leurs partenaires ont réagi au séisme d’août 2021.
Le travail de Taina Camy au sein l’agence des Nations Unies pour la Population (UNFPA) porte sur les problèmes de violence sexiste. Elle s’est retrouvée en première ligne pour aider les femmes et filles vulnérables au lendemain du séisme.
« Immédiatement après le tremblement de terre, l’UNFPA a fourni des articles nécessaires aux femmes qui ont perdu leur maison et leurs moyens de subsistance, par exemple des lampes solaires et des kits d’hygiène ; c’était une situation d’urgence. Maintenant, deux mois après le tremblement de terre, nous avons fait beaucoup de progrès et nous sommes à même d’offrir davantage de services aux femmes et filles dans le besoin, particulièrement au niveau local.
Ces personnes sont plus vulnérables après un séisme, parce qu’elles ne vivent plus chez elles, elle se retrouvent parmi des étrangers et n’ont plus accès à des services sociaux de base comme des installations sanitaires. Il est difficile d’entendre les histoires horribles de femmes victimes d’abus sexuel. J’ai parlé à une vieille de 89 ans qui a été violée par un groupe de jeunes hommes, et à la mère d’une petite fille de trois ans qui elle aussi a été violée.
La violence faite aux femmes ne relève pas uniquement de la responsabilité de nos institutions, mais aussi de celle des citoyens, individuellement. Et je crois qu’il nous faut trouver un peu d’humanité en ces temps difficiles ».