Port-au-Prince, le 25 novembre 2019.- En cette journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les Nations unies rappellent que la violence à l’égard des femmes et des filles constitue une atteinte grave aux droits humains.
Le thème de la campagne internationale 2019 est: « Orangez le monde : La « Génération Égalité s'oppose au viol ». Comme pour les éditions précédentes, le 25 novembre marque aussi le début des 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes, qui se termineront le 10 décembre 2019, date de la Journée Internationale des droits humains.
Cette année, le gouvernement haïtien a décidé de placer la campagne sous le haut-patronage du Président de la République. Au cours de ce lancement, le système des Nations unies à travers la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en Haïti, Madame Helen La Lime, a réaffirmé le soutien des Nations unies à Haïti en vue d’éliminer toutes les formes de violence faites aux femmes y compris le viol. Ensemble nous disons: ‘Kadejak Pa ladan l‘, NON ak Kadejak‘ - « NON au Viol »
Les chiffres sont alarmants. L’enquête mortalité, morbidité et utilisation des services (EMMUS-VI 2016-2017) révèle que 12% de la population féminine, dont 4 % de filles âgées entre 15 et 17 ans, soit environ 700 000 femmes et filles ont déclaré avoir subi une violence sexuelle. Ces violences sexuelles sont commises dans 59 % des cas, par des personnes de confiance, des proches tels que les maris ou les partenaires. Malgré les efforts entrepris, ces faits odieux persistent en raison de l’impunité dont jouissent les agresseurs, de la stigmatisation des victimes et du silence complice de la société.
Comme l’a indiqué Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies dans son message : « La violence sexuelle contre les femmes et les filles prend ses racines dans des siècles de domination masculine. N’oublions pas que, fondamentalement, les inégalités entre les genres qui sous-tendent la culture du viol sont un déséquilibre des pouvoirs. »
Ces violences sexuelles prennent de l’ampleur dans le contexte de crise politique et de tensions violentes que traverse le pays, d’où la nécessité d’une action forte de l’État ainsi que d’une mobilisation active de la société pour endiguer ce fléau.
Des actions fortes sont aussi nécessaires car les études ont clairement établi que la violence à l’égard des femmes impacte la société entière en freinant le développement socio-économique d’Haïti. Aussi, le système des Nations unies, tout en saluant les efforts de l’État haïtien et des organisations de femmes dans la mise en oeuvre du « Plan national de lutte contre la violence faite aux Femmes 2017-2027 », appelle à une intensification de ces efforts en ligne avec les recommandations du Forum national des 3 et 4 avril 2019: « Femmes, Paix et Participation politique» qui a été présidé par la Première Dame de la République, Madame Martine Moïse. Ce forum a recommandé plusieurs mesures clés pour un renforcement de la prévention et des sanctions des violences et pour un soutien accru aux femmes et jeunes filles, victimes de ces crimes.
C’est dans cette perspective que le système des Nations unies en étroite coordination avec Madame la Ministre à la Condition féminine et Droit des femmes, Evelyne Sain Vil, coopère avec les institutions étatiques, les partenaires techniques et financiers internationaux, les organisations de femmes et de jeunes, les médias et les autres acteurs non-étatiques en vue la réalisation d’actions de plaidoyer, d’information et de sensibilisation contre les violences faites aux femmes et aux filles. Les Nations unies appellent donc à la participation active de tous les acteurs pour le succès de cette campagne nationale de 2019 des 16 jours d’activisme.
Pour plus d’informations, veuillez consulter les fiches techniques ci-jointes ou écrire à: info.haiti@unwomen.org