Les Nations Unies célèbrent la 30ème commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le sida en étroite collaboration avec le Gouvernement Haïtien autour du thème « Connais ton statut », encourageant toute personne à se faire dépister gratuitement afin de mieux gérer sa vie. En effet, un quart des personnes qui vivent avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans le monde ignorent qu’elles sont porteuses du virus et ne prennent donc pas les décisions qui s’imposent en ce qui concerne la prévention, le traitement et les autres services d’aide et de soin.
Tel que souligné par le Secrétaire Général, Antonio Guterres, trente ans après la première Journée mondiale de lutte contre le sida, le combat contre le VIH est à un carrefour. « Le chemin que nous choisirons d’emprunter décidera de l’évolution de l’épidémie. Il est encore temps. Encore temps d’intensifier le dépistage du VIH ; d’élargir l’accès aux traitements ; d’accroître les moyens alloués à la prévention des nouvelles infections ; et de mettre fin à la stigmatisation. À ce carrefour décisif, nous devons prendre le bon chemin. Maintenant ».
Haïti est considéré par les Nations Unies comme pays prioritaire pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030. À cette fin, la famille des Nations Unies fournie fournit un appui inter-agence aux autorités nationales pour la prévention, la détection et la prise en charge des personnes infectées et affectées par la maladie. Dans le cadre de ces efforts conjoints, le nombre de personnes séropositives bénéficiant d”un traitement médical en Haïti est passé de 110,454 en 2016 à 123,619 en novembre 2018, ayant quadruplé de 2010 à 2018, selon le service de surveillance intégrée MESI.
Ainsi, la réponse nationale face au VIH s’est intensifiée au cours de ces dernières années pour maintenir stable la trajectoire de l’épidémie à un niveau de prévalence nationale de 2%, en espérant une inversion de la tendance à l’horizon 2020. Environ 150 000 personnes vivent avec le Sida en Haïti et la prévalence demeure plus élevée chez les femmes -2,3%- que chez les hommes -1,6%-, selon l´Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services EMMUS-VI.
La propagation du VIH en Haïti est liée à des facteurs multiples tels que la pauvreté, le faible niveau d’instruction, les relations sexuelles intergénérationnelles, les inégalités liées au genre, ou encore l’accès limité aux services de prévention et de traitement du VIH. En réponse, la stratégie globale et nationale pour l’élimination du sida en Haïti inclut des actions telles que l’utilisation de stratégie communautaire pour augmenter le nombre de patients adhérents au traitement, l’intensification des interventions visant à éliminer la transmission de la mère à l’enfant et l’accessibilité des services de prévention.
À cet égard, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur Résident des Nations Unies et Coordonnateur Humanitaire en Haïti, le Dr. Mamadou Diallo, a souligné que les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030 « représentent l’engagement d´Haïti avec les générations à venir pour un futur meilleur, et tous ces objectifs sont liés d’une façon ou d’une autre à la santé ». Ainsi, « atteindre ces objectifs, dont fait partie la fin de l’épidémie de Sida, dépendra largement de l’application du droit à la santé pour tous. La lutte contre le VIH reste donc indispensable pour un développement durable et pour l’objectif d´Haïti de devenir un pays émergent à l’horizon 2030, et les Nations Unies resteront aux côtés d´Haïti dans ce chemin ».
Activités de dépistage lors des 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes
Dans le cadre des 16 Jours d´Activisme contre la violence à l´’égard des femmes, et sous l’égide d’ONUSIDA, l´ONU célèbre la Journée mondiale de lutte contre le sida avec des actions telles que des activités de conseil et dépistage volontaire dans 3 départements (Nippes, l’Artibonite, le Sud-Est et l’Ouest), des interventions dans différentes émissions de santé et jeunesse, et une cérémonie officielle sous le leadership du Ministère de la Sante Publique et de la Population.