Monsieur le Président du Conseil Présidentiel de Transition
Monsieur le Conseillers-Présidents
Monsieur le Premier Ministre
Madame la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités nationales,
Distingués membres de la société civile,
Chers partenaires,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec une profonde détermination et un engagement renouvelé que je prends la parole aujourd’hui pour marquer le lancement des 16 Jours d’Activisme contre les violences faites aux femmes. Ce moment symbolique, observé à l’échelle mondiale, représente bien plus qu’une campagne : il incarne un appel universel à mettre fin aux injustices, à dénoncer les violences, et à défendre les droits fondamentaux des femmes et des filles.
En 2024, Haïti fait face à des défis complexes. L’insécurité, alimentée par la violence des gangs, touche de manière disproportionnée les femmes et les filles. Ces dernières sont non seulement exposées à des violences physiques et sexuelles, mais elles sont également confrontées à des conditions de vie précaires en tant que déplacées, amplifiant leur vulnérabilité face aux abus et à l’exploitation.
Les violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques, sexuelles, ou psychologiques, demeurent une tragédie quotidienne pour trop de nos sœurs, de nos filles, de nos mères. La protection des droits des femmes n’est pas une option, mais une responsabilité morale, juridique et sociétale.
Nous ne devons pas oublier que derrière chaque statistique se cache une vie bouleversée, une famille brisée, un avenir compromis. Les femmes et les filles d’Haïti méritent un avenir où elles peuvent vivre en sécurité, accéder à l’éducation, exercer leurs droits et contribuer pleinement à la reconstruction de leur pays.
Monsieur le President, Mesdames et Messieurs,
Les Nations Unies en Haïti réaffirment leur soutien indéfectible aux efforts du gouvernement et des organisations de la société civile pour prévenir et éradiquer les violences basées sur le genre. À travers nos programmes conjoints, nous travaillons pour renforcer les cadres juridiques, améliorer l’accès à la justice, et offrir des services de soutien aux survivantes.
Mais ces efforts ne peuvent porter leurs fruits qu’avec un engagement collectif de tous les acteurs. Pour briser ce cycle de violence, il est crucial de lutter contre l’impunité. Chaque acte de violence doit être suivi d’une réponse ferme et d’un accès à la justice pour les survivantes. Ce combat doit être mené par les Haïtiennes et les Haïtiens eux-mêmes, avec l’appui de partenaires internationaux. Ensemble, nous devons bâtir des solutions enracinées dans les réalités locales et pilotées par les autorités haïtiennes, soutenues par la société civile.
La participation des femmes à la gouvernance est également essentielle. Elles doivent non seulement bénéficier des initiatives mises en œuvre, mais aussi en être les leaders. Des projets tels que les académies de leadership pour les femmes et les jeunes sont des exemples concrets pour construire une nouvelle génération de décideuses capables de porter des politiques inclusives et durables.
Je tiens également à saluer le courage des organisations de la société civile haïtienne, qui continuent de travailler sans relâche, souvent dans des conditions extrêmement difficiles, pour protéger et autonomiser les femmes et les filles. Votre résilience est une source d’inspiration et un moteur essentiel pour le changement.
En ce début des 16 Jours d’Activisme, je vous invite toutes et tous à considérer vos rôles respectifs dans cette lutte. Que pouvons-nous faire aujourd’hui, dans nos foyers, nos communautés et nos institutions, pour garantir que chaque femme et chaque fille en Haïti vive libre de toute forme de violence ?
C’est ensemble, en travaillant main dans la main, que nous pourrons bâtir une société où l’égalité de genre n’est pas seulement un idéal, mais une réalité.
Je vous remercie pour votre engagement et votre détermination à soutenir cette noble cause.
"San respè pou fanm ak tifi, pa gen devlopman reyèl nan Ayiti."[1]
Ensemble, faisons entendre la voix des femmes et des filles d’Haïti et mettons fin aux violences qui entravent leur potentiel et leur avenir.
Je vous remercie.
[1] Traduction : "Sans respect pour les femmes et les filles, il n'y a pas de développement réel en Haïti."