Communiqué de presse

L’ONU appelle à l’action : 42 % des Haïtiens ont encore un accès limité à l’eau potable et 72 % ne disposent pas d’assainissement adéquat

21 mars 2017

  • M. Benlamlih: « L’ONU restera à côté des Haïtiens et de son Gouvernement dans leurs efforts pour bâtir un développement durable, dans lequel une gestion durable de l’eau est primordiale »
Water day 2017
Légende: L’accès aux sources d’eau potable est encore un défi en Haïti. Logan Abass
Photo : © Abassi/UN

Port-au-Prince, le 21 mars 2017- À l'occasion de la Journée mondiale de l’eau le 22 mars, les Nations Unies en Haïti réitèrent leur soutien au pays dans ses efforts pour améliorer l’accès de la population à l’eau potable et à l’assainissement. L´ONU alerte sur le fait que 42 % de la population haïtienne n’a pas d’accès aux sources d'eau potable en conformité avec les standards internationaux[1]. En ce qui concerne l’assainissement, l’organisation salue l’augmentation de 18 % à 28 % du pourcentage de la population ayant accès à une installation sanitaire améliorée entre 1990 et 2015[2]. Cependant, encore 7,6 millions d´Haïtiens manquent d’installations essentielles pour assurer une bonne santé et la prévention des maladies hydriques, selon les dernières études de l´OMS et de l´UNICEF.

Autour du thème international « Pourquoi gaspiller de l'eau ? », l´ONU met cette année en lumière le défi des eaux usées et les différents moyens de les réduire et les réutiliser. Au niveau mondial, pas moins de 80% des eaux usées provenant des lieux d'habitation, des villes, de l'industrie et de l'agriculture sont rejetées dans la nature, polluant l'environnement et appauvrissant les sols.

D’après l´UNICEF, en Haïti, le taux de décès chez les enfants de moins de 5 ans est de 88 pour chaque 1.000 enfants. Cela veut dire que deux enfants de moins de 5 ans meurent chaque heure, et la pénurie d’eau et les maladies hydriques sont parmi les causes principales de ces décès. De plus, ils aggravent la malnutrition infantile, devenant ainsi un frein à leur développement intellectuel et physique. Cette situation s’est aggravée dans les zones les plus touchées par l’ouragan Matthew en octobre 2016. La réponse d’urgence, coordonnée par les autorités nationales et les partenaires nationaux et internationaux, a permis de distribuer de l’eau potable à plus de 539 000 personnes. Néanmoins, des solutions durables sont encore nécessaires pour garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement, et plus de 1,4 million d´Haïtiens ont besoin d’une assistance d’urgence, selon le Plan de Réponse Humanitaire 2017-2018.      

L’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement constitue un défi impératif pour avancer dans l’ensemble des objectifs de développement durable en Haïti. Cet accès est reconnu comme un droit fondamental par l´Assemblée générale des Nations Unies depuis 2010, et prioritaire dans l’agenda des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, et notamment reflété dans l´ODD numéro 6 : « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ». À cet égard, l´ONU soutient les efforts d´Haïti et des partenaires clés tels que la Direction Nationale de l'Eau Potable et de l'Assainissements (DINEPA) pour développer une politique nationale de l’eau et de l’assainissement et afin de fournir un cadre légal basé sur le droit d’accès des citoyens.

Par ailleurs, l´ONU a rappelé que les femmes et les filles sont particulièrement touchées par le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ce qui entraine des conséquences sur la santé reproductive et la maternité.

L’accès à l’eau est limité pour 35 % de la population habitant dans les zones urbaines (1,7 millions sur les 5 millions de personnes vivant en zone urbaine sont sans accès à une source améliorée) et le risque des maladies hydriques reste élevé à cause de la concentration de population, selon les dernières études de l´OMS et de l´UNICEF en collaboration avec le Gouvernement. L’accès à l’eau potable est encore plus limité dans les régions rurales (48 % sans accès à un point amélioré) et aussi chez les personnes les plus vulnérables, incluant les déplacés, les personnes vivant dans l’extrême pauvreté et les personnes affectées par les questions migratoires.

Ces situations structurelles et conjoncturelles ont été aggravées par les effets multidimensionnels des désastres naturels exacerbés par le phénomène El Niño (avec des conséquences telles que la sécheresse et des inondations).

La gestion de l’eau, une opportunité pour renforcer la résilience

Les Nations Unies réitèrent leur appel aux principaux acteurs nationaux et internationaux pour soutenir la réponse urgente des autorités nationales, ainsi qu’une réponse à moyen et à long terme pour renforcer la résilience des Haïtiens. Cette adaptation nécessaire inclut des actions de gestion durable de l’environnement telles qu’une optimisation des systèmes de distribution d’eau agricole et potable pour réduire les pertes, de meilleures pratiques de stockage et de réutilisation de l’eau, une gestion adaptée des déchets urbains, la réduction de la pollution et des alternatives qui permettent d’arrêter les abattages d’arbres pour la production de charbon, un des facteurs qui favorisent la désertification et la sécheresse.

Le coordonnateur résident des Nations Unies en Haïti, El-Mostafa Benlamlih, a rappelé que la gestion de l’eau est cruciale pour les Objectifs de Développement Durable, qui représentent l’engagement d´Haïti avec ses enfants et ses petits-enfants, avec les générations futures. « L´ONU restera à côté des Haïtiens et de son Gouvernement dans leurs efforts pour bâtir un développement durable, en reconnaissant qu’ils ont dans leurs mains la responsabilité de la construction d’un futur meilleur, dans lequel une gestion durable de l’eau est primordiale». 

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[1] Les sources d’eau améliorées sont les branchements domestiques situés dans l’habitation de l’utilisateur, sa parcelle ou sa cour, les robinets publics ou les bornes fontaines, les puits tubulaires ou les forages, les puits protégés, les sources protégées, la collecte des eaux de pluie.

[2] Selon les dernières chiffres du Programme commun OMS/UNICEF de suivi de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement (JMP), obtenues en collaboration avec le Gouvernement d´Haïti. Les installations d'assainissement améliorées sont les chasses d'eau manuelles ou mécaniques vers réseau d'égout, fosse septique et latrines à fosse, latrines améliorées à fosses ventilées, latrines à fosse avec dalle et toilettes à compostage. 

 

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

FAO
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
FIDA
Fonds International de Développement Agricole
OIM
Organisation internationale pour les migrations
MINUSTAH
Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti
OCHA
Bureau de la coordination des affaires humanitaires
HCDH
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme
RCO
Bureau du(de la) Coordonnateur(trice) résident(e)
PNUE
Programme des Nations Unies pour l'environnement
ONU Femmes
Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
ONUSIDA
Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
PNUD
Programme des Nations Unies pour le développement
UNESCO
Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
UNFPA
Fonds des Nations Unies pour la population
HCR
Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l'enfance
UNOPS
Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets
VNU
Volontaires des Nations Unies
PAM
Programme alimentaire mondial
OMS
Organisation mondiale de la santé

Autres entités impliquées dans cette initiative

Banque mondiale
Banque mondiale

Objectifs poursuivis à travers cette initiative