Les Nations Unies en Haïti appellent tous les acteurs à amplifier leur soutien à l’autonomisation des femmes rurales et leur relèvement de la covid19.

A l’occasion de la journée internationale de la femme rurale, commémorée le jeudi 15 octobre 2020, le Système des Nations Unies en Haïti appelle tous les acteurs à amplifier leur soutien aux femmes rurales. En appui aux efforts de l’Etat, il encourage à promouvoir l’autonomisation des femmes rurales, en ligne avec le thème national de cette journée : « Fanm kap viv nan milye riral se pilye devlopman lokal : Ann kore otonomizasyon yo »

Les femmes rurales constituent un puissant moteur du développement économique et social durable d’Haïti. Elles représentent 44% de la main d’œuvre agricole et assurent la quasi-totalité du petit commerce en plus de leurs rôles de soutien aux enfants et autres membres vulnérables des familles. Confrontées aux inégalités de genre, la situation des femmes rurales s’est fragilisée cette année avec l’accumulation « Peyi lock » et Covid-19. 23.8% de femmes contre 15.2% d’hommes ont perdu leurs activités génératrices de revenus au cours de la période de confinement. Pour les femmes, ces diminutions viennent de l’agriculture et de la pêche (41.9%) et des transferts venant de l’étranger (34.7%), de la nourriture provenant de l’élevage et la pêche (33.6%)[1]. Cette baisse des revenus vient s’ajouter au faible accès aux services sociaux et aux inégalités structurelles auxquels font face les femmes rurales haïtiennes.

Face à cette situation préoccupante, en lien avec les objectifs de développement durable, des mesures de relance économique et de relèvement y compris les mesures de protection sociale additionnelles doivent être définies et mises en œuvre par l’Etat en impliquant les femmes rurales. Pour aboutir à un cadre de développement rural plus performant, la prise en compte des besoins spécifiques des zones rurales y compris les jeunes qui y vivent est incontournable. Personne ne doit être laissée de côté.

Les acteurs de développement doivent continuer à amplifier l’accès des femmes rurales aux ressources productives (formations, services financiers, intrants, équipements agricoles et technologie de l’information) et aux services sociaux de base (santé y compris la santé de la reproduction et la lutte contre le VIH/sida, éducation, nutrition, eau, énergie, protection contre les violences basées sur le genre, etc.).

25 ans après l’adoption de la Déclaration de Beijing, il est plus que temps pour tous les acteurs de la société d’effectuer des investissements innovants et transformateurs en appui aux femmes rurales et à leurs organisations. Ces investissements sont décisifs pour renforcer leur autonomisation et leur bien-être, accroitre leur résilience face aux changements climatiques et aux catastrophes, promouvoir une meilleure sécurité alimentaire pour tous, et catalyser une croissance économique plus inclusive et plus propice à une paix durable et à la cohésion sociale en Haïti.

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[1]Evaluation rapide de l’impact gendre de la Covid-19 en Haïti, Care-ONU Femmes, 2020.