Inaguration du premier Centre de Ressources Frontalier
20 juin 2017
- L’OIM inaugure aujourd’hui, avec la Mairie d’Anses-à-Pîtres et le Ministère des Affaires Sociales, le premier Centre de Ressources Frontalier
Anse-à-Pîtres, Haïti- 20 juin 2017- L’OIM (l’Organisation Internationale pour les Migrations) inaugure aujourd’hui, avec la Mairie d’Anses-à-Pîtres et le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, le premier Centre de Ressources Frontalier (CRF). Trois autres CRF sont en cours de construction aux trois autres points frontaliers officiels (Malpasse, Belladère et Ouanaminthe).
Ces centres permettront de fournir une meilleure identification, orientation et assistance aux migrants vulnérables, tout en offrant un espace de coordination équipé pour favoriser le renforcement des synergies entre les acteurs de protection locaux (ONM, BPM et IBESR). Le CRF offrira aussi un espace pour le conseil psycho-social.
« Les migrants sont des gens déracinés qui ont tout laissé derrière eux. Ils ont une dignité à préserver. Ce sont des êtres humains au-delà de tout. Penser à ouvrir un centre pour les accueillir où un psychologue pourra panser leurs blessures est un geste symbolique et fortement humain. Cette initiative importante est épaulée et encouragée par le Gouvernement haïtien », a indiqué le Ministre des Affaires Sociales et du Travail, Monsieur Roosevelt Bellevue, lors de l’inauguration du CRF. « La Migration est un phénomène qui devait contribuer à l’enrichissement des potentialités de l’humanité. Mais par la force des choses, elle devient de plus en plus une crise qui menace la cohabitation pacifique, productive et prospérante des civilisations d’aujourd’hui et de demain. Face à cette décadence, la sagesse humaine doit prendre le dessus afin de redonner de la dignité, du respect, de l’espoir à l’humain peu importe les cas de figure », a-t-il ajouté.
La zone frontalière avec la République Dominicaine est, du côté haïtien, caractérisée par une faible représentation des institutions étatiques et l’absence d’opportunités socio-économiques. Un nombre de migrants important traversent la frontière de manière irrégulière à la recherche de services et d’opportunités indisponibles en Haïti. L’absence de documentation accroit leur vulnérabilité et les expose davantage à tout type d’abus et d’exactions telles que la traite des personnes (incluant le travail forcé, l’exploitation sexuelle, etc.).
’Depuis l’expiration en juin 2015 de la période d’enregistrement au Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE), l’OIM a enregistré plus de 202,252 1 migrants haïtiens qui sont revenus spontanément ou ont été déportés vers Haïti. Ce chiffre considérable témoigne de l’importance des besoins d’assistance sur toute la zone frontalière pour aider ces migrants vulnérables, particulièrement les femmes et les enfants. La majorité d’entre eux arrivent dans des conditions très précaires : sans ressource, séparés de leurs familles, sous alimentés, épuisés après avoir passé parfois plusieurs jours dans des centres de détentions dominicains. Ils sont alors pour la plupart livrés à eux-mêmes lorsqu’ils arrivent en Haïti’’ précise Fabien Sambussy, Chef de Mission de l’OIM en Haïti.
C’est dans ce contexte que l’OIM, appuyé par le soutien financier du Gouvernement du Canada, a mis en œuvre un projet d’assistance pour ces migrants intitulé « Aide aux enfants et femmes vulnérables dans les zones frontalières en Haïti ». Pour en lire plus...